MARS ORGANIC MOLECULE ANALYSER GCL'INSTRUMENT MOMA-GC |
|
|
Informations Générales | L'Exo/Astrobiologie & Mars | La Mission Exomars | L'Expérience MOMA | L'Instrument MOMA-GC | L'Equipe | Actualités | Publications | Liens | Contacts |
Objectifs
scientifiques et analytiques de MOMA-GC
Le chromatographe permet également l'analyse des
énantiomères, ce que ne peut pas faire l'ITMS
tout seul.
En effet, des énantiomères sont des
molécules
dissymétriques identiques en composition et en structure
chimique, mais qui sont l'image l'une de l'autre au travers d'un
miroir. Cette différence n'est pas détectable
avec un
ITMS et actuellement, seules des méthodes de
séparation
(comme la chromatographie) ou des méthodes optiques
permettent
de la mettre en évidence. La quantification du rapport de la
quantité des deux énantiomères d'une
molécule est aujourd'hui très importante du point
de vue
de l'exo/astrobiologie, puisque les molécules qui
constituent le
code génétique du vivant (tel que nous le
connaissons)
sont des molécules homochirales, c'est à dire
qu'une
seule des 2 formes énantiomériques est
utilisée. Les acides aminés, par exemple, sont
utilisés sous la forme dite "L" alors que les sucres sont
utilisés sous la forme dite "D". L'origine de cette
homochiralité est aujourd'hui inconnue mais on sait qu'elle
est
uniquement liée au vivant. Par conséquent, la
détermination du rapport
énantiomérique des
molécules organiques présentes à la
surface de
Mars pourrait être un moyen soit de mettre en
évidence
une
activité biologique ou prébiotique, soit de
mettre en
évidence des mécanismes physico-chimiques qui
pourraient
être à l'origine de l'homochiralité du
vivant sur
Terre. |
Description
technique Pour répondre aux objectifs scientifiques, MOMA-GC est composé de 4 voies analytiques, chacune dédiée à la séparation d'une gamme précise de composés potentiellement présents dans les échantillons analysés. Ces 4 voies incluent chacune une colonne chromatographique (tube capillaire) et un dispositif permettant de les maintenir à température stable entre l'ambiante (environ 30°C) et 250°C.
La colonne est le lieu de la
séparation des espèces chimiques
analysées. La
paroi interne des tubes est
recouverte d'une substance active qui possède une
affinité spécifique à chaque
espèce
chimique. Cette substance peut être soit un adsorbant (un
solide
qui interagit avec les espèces en créant des
liaisons de
Van der Waals. Plus une espèce a d'affinité avec
l'adsorbant et plus elle passe de temps dans la colonne) soit une
résine
(une substance visqueuse dans laquelle les espèces chimiques
peuvent se dissoudre. Dans ce cas, il existe un échange
entre la
phase gazeuse et la phase "dissoute" pour chaque espèce
chimique
analysée. Une espèce qui a une forte
affinité avec
la gomme passera plus de temps sous forme dissoute. Sous cette forme,
les espèces progressent plus lentement le long du tube que
sous
forme gazeuse. Les espèces ayant une plus grande
affinité
seront donc celles qui passeront le plus de temps dans la colonne). Les
adsorbants sont plutôt dédiés
à la
séparation des très petites molécules
(e.g. N2,
CO, CH4...) alors que les gommes sont plutôt
dédiées
à séparer les molécules organiques, ce
qui inclut
les énantiomères.
Les 4 voies analytiques sont
équipées
d'un détecteur à conductibilité
thermique (TCD)
qui mesure la différence de capacité des gaz qui
sortent
de la colonne à conduire la chaleur,
comparativement
au gaz vecteur. Le gaz vecteur est un gaz inerte (ici
l'hélium)
qui est injecté dans la colonne chromatographique
à
vitesse constante et qui entraine avec lui l'échantillon
gazeux.
Lorsqu'un composé sort de la colonne, il est
mélangé au gaz vecteur, ce qui modifie la
conductibilité de la chaleur du gaz, et c'est cette
variation
qui
est détectée. Ce détecteur simple,
petit et
robuste
permet de détecter des espèces
présentes dans le
gaz vecteur à des concentrations comprises entre quelques
parties par million (ppm) à quelques pourcents. Ces
détecteurs ne sont pas destructifs ce qui permet d'envoyer
les
gaz issus de la voie analytique vers le spectromètre de
masse
pour une seconde analyse des composés.
La qualité de la
séparation dépend fortement de la
qualité de
l'injection du mélange gazeux dans la colonne. Si
l'injection
est faite dans des mauvaises conditions, les pics chromatographiques
auront tendance à se recouvrir, ce qui ne permettra pas leur
séparation. Pour s'assurer d'une bonne qualité
d'injection, 2
systèmes ont été prévus en
amont, appelés pièges d'injection. Ces
pièges sont des tubes d'un diamètre de l'ordre du
millimètre remplis de poudre d'adsorbant. A
température
ambiante, cette poudre capte les molécules qui traversent le
piège et les retiennent piégées. En
chauffant
rapidement le piège, la poudre relâche
très rapidement
les espèces piégées et l'injection
dans la colonne
se fait sur un laps de temps très court, synonyme de bonne
qualité d'injection. Ceci permet également
d'augmenter la
sensibilité de la détection.
Afin de diriger le flux d'hélium et les composés
à
analyser vers les différents sous-systèmes, un
jeu de 30
micro-vannes est utilisé. Ces vannes, lourdes de 2 grammes,
permettent le cheminement des composés, sans aucune
altération, vers le piège et le module analytique
de
notre choix, ou même de transférer les
composés directement au spectromètre de masse
sans passer
par l'analyse dans MOMA-GC. L'activation des vannes est
électrique à l'aide de 2 petits contacts.
Ces 4 voies analytiques existent sous forme de modules indépendants. Ces modules sont montés dans la structure mécanique de l'expérience MOMA-GC.
Toute l'électronique de MOMA-GC est
développée par
le MPS sous forme de 4 cartes électroniques permettant le
contrôle du chauffage des différentes parties du
chromatographe (colonnes, détecteurs, pièges,
lignes de
transfert, vannes...), ainsi que le contrôle des
détecteurs
TCD et l'aquisition de leurs signaux.
|